Déprime, idées noires… Comment gérer son mal être ?

La dépression est une pathologie répandue mais mal comprise. Paolo ANTONELLI, psychologue répond aux interrogations qu’elle peut faire naître.

Femme portant son bébé dans les bras en état de trouble déprime

Si parfois le terme de “déprime” est utilisé juste pour indiquer l’état de tristesse d’une personne (ce qui ne relève pas donc d’une pathologie). D’une façon plus précise la “dépression” renvoie à la présence de plusieurs symptômes, persistants au-delà d’une quinzaine de jours.

Ces symptômes sont :

  • humeur triste,
  • idées noires,
  • perte de l’appétit, troubles du sommeil,
  • troubles de la concentration,
  • perte des envies par rapport aux activités habituelles,
  • isolement
    (ce sont là les plus fréquents et les plus représentatifs).

Il est par ailleurs possible de parler de “déprime” lorsque ces mêmes symptômes apparaissent, mais d’une façon fluctuante et pour des durées inférieures à 15 jours.

Il est peut-être possible, dans un premier temps, d’évoquer ces difficultés d’anxiété avec le médecin référant, pour envisager des possibles approches adaptées (relaxation, gestion du stress, médication, etc., …).

La rencontre avec un “psy” (psychologue, psychothérapeute, psychiatre) peut d’ailleurs éventuellement être envisagée dans le même sens : quelques rencontres ponctuelles pourraient permettre de “débloquer” le vécu anxieux ou de trouver des pistes de solution, sans forcément déboucher vers un « suivi psy ».

Ces rencontres pourraient par ailleurs permettre de réfléchir à ce qui empêche “d’avoir envie de se faire suivre par un psy”.

On parle d’une “vulnérabilité génétique” à la dépression.

Ceci veut dire que, par rapport à une même situation, la personne porteuse de cette vulnérabilité génétique aura plus de risques de se déprimer, par rapport à une autre personne n’ayant pas cette même vulnérabilité.

Il n’y pas forcément de “remèdes” au sens strict du terme.

Cependant, pour quelqu’un qui a déjà été confronté à des épisodes dépressifs, il est important – pour lui et pour sont entourage – de rester attentif à la possible réapparition des symptômes, de manière à les prendre en compte le plus rapidement possible.

Il est également utile de pouvoir repérer, d’une façon quasiment préventive, les situations à risque dépressif, pour pouvoir définir des attitudes et des stratégies adaptées (avec l’entourage et /ou avec des référents sanitaires).

La question de la “normalité” d’une idée ou d’un “acte” pose toujours problème, et il est difficile d’y répondre dans l’absolu par un simple “oui” ou “non”.

Il est cependant possible de dire que le fait d’avoir tout le temps des idées noires témoigne d’une existence probablement “pas très rose”, avec une certaine souffrance personnelle certainement pas très agréable pour la personne.

Ces “idées noires” nécessitent donc d’être prises en comptes, écoutées, discutées, et éventuellement “traitées”. Il me semble nécessaire d’insister sur le fait qu’elles ne doivent surtout pas être ni banalisées, ni éludées. 

En dehors de tout traitement, la communauté scientifique semble s’accorder aujourd’hui autour du fait qu’une dépression dure en moyenne 6 mois.

jeune femme en sweat jaune en état de dépression

D’une façon plus précise, on distingue des troubles psychiques :

  • humeur triste,
  • douleur morale,
  • perte de l’élan vital,
  • perte du plaisir,
  • idées noires ; 

et des troubles physiques :

  • fatigue,
  • troubles de l’appétit,
  • troubles du sommeil,
  • troubles de la concentration.

Il existe principalement deux types de dépression :

  • la dépression réactionnelle (survenant, justement, en « réaction » à un événement particulier : deuil, séparation, perte, etc.,…) ;
  • et la dépression endogène (en l’absence de facteurs environnementaux évidents et repérables), qui fait partie des troubles de l’humeur.

Face à la suspicion d’un état dépressif, il est nécessaire de procéder à un bilan organique afin d’éliminer de possibles causes organiques.

Les plus fréquentes :

  • causes métaboliques (anémie, carences vitaminiques) ;
  • causes hormonales (thyroïde) ;
  • autres causes (comme, peut-être, certains cancer).

Par ailleurs, ces mêmes éléments peuvent apparaître comme étant des facteurs aggravant la dépression. 

zoom sur 2 paires de mains illustrant une solution à la dépression

Oui, il est tout à fait possible de guérir d’un état dépressif. Pour cela, toutes les études montrent la nécessaire et utile conjonction d’une approche psychothérapeutique et d’une approche médicamenteuse.

La méditation peut-être une activité s’intégrant dans une qualité de vie tout à fait aidante pour la prise en compte thérapeutique de la dépression.

Il peut effectivement y avoir des différences notables dans la dépression de l’adolescent, qui peut -dans une grande majorité des cas – l’exprimer plus par une dimension de rupture comportementale que par l’humeur triste et dépressive.

Les comportements à risque de l’adolescent (addiction, alimentation, fugues, désinvestissements scolaires, phobies, …) doivent faire rechercher une possible dépression, plutôt « réactionnelle », à comprendre comme une sorte de vécu logique dans la situation d’adolescence, où il s’agit de devoir gérer beaucoup de changements (bouleversements physiologiques, psychologiques, relationnels et sociaux).

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