L’activité physique après un cancer
Peut-on pratiquer une activité physique après un cancer ?
Depuis plusieurs dizaines d’années, les chercheurs ont démontré que l’activité physique démarrée après un traitement pour le cancer jouait un rôle important dans le maintien de la santé après cancer.
Une activité physique douce et progressive permet de combattre la fatigue qui s’installe pendant et après le traitement du cancer.
Il est nécessaire de recevoir l’accord du médecin avant de commencer ou de reprendre une activité physique ou sportive après la période de soins.
Il délivrera si besoin un certificat de non contre-indication à la pratique sportive et conseillera de pratiquer une activité physique adaptée.
L’activité devra être si possible encadrée par un éducateur sportif afin d’assurer une progression dans les exercices.
L’éducateur s’assurera d’adapter les séances à la santé des pratiquants et de les motiver. Il tiendra donc compte de la fréquence, de l’intensité, de la durée et du type d’exercice souhaité.
Quels peuvent être les bienfaits d’une activité physique après un cancer ?
Après un cancer, l’activité physique permet de diminuer la fatigue, les nausées, l’anxiété, les troubles du sommeil ainsi que les symptômes dépressifs. Elle améliore le sentiment de bien-être et la qualité de vie.
Dans le cas d’un cancer du sein, par exemple, l’activité physique démarrée après la fin du traitement diminue le risque de récidive de 50 à 60 % par rapport aux femmes sédentaires. Se mouvoir permet aussi de limiter la prise de poids qui constitue également un facteur de risque de récidive.
Démarrer une activité physique régulière après le diagnostic d’un cancer du sein diminue le risque de rechute dès trente minutes de marche quotidienne à bon pas.
Certaines études proposant des séances de 20 à 30 minutes d’intensité modérée, trois à cinq jours par semaine, ont permis d’augmenter au-delà des capacités physiques, la motivation et l’observance des patients cancéreux.
Quel type d’activité physique pratiquer après un cancer ?
À l’heure actuelle, il n’existe pas de recommandations d’activités physiques spécifiques aux patients cancéreux en fonction par exemple de la nature de la tumeur, de son stade d’évolution ou de son traitement.
Néanmoins, il est prouvé qu’une activité physique basée sur du renforcement musculaire et du stretching est bénéfique et diminue le risque de récidive. Les activités comme la marche, la gymnastique d’entretien en salle ou dans un milieu aquatique sont idéales.
Il ne faut pas hésiter à sortir des activités traditionnelles (marche, vélo, gym…) en essayant des activités de type tai-chi ou des arts martiaux qui permettent de combiner à la fois force et souplesse.
Comment adopter un programme d’entraînement optimal ?
Des exercices légers en début de programme avec une augmentation progressive en charge permettent une amélioration des capacités physiques.
Il est recommandé de demander une évaluation de la condition physique avant d’entreprendre un programme d’entraînement.
Un éducateur sportif diplômé adapte les exercices au niveau des participants permettant ainsi d’éviter des blessures musculaires ou articulaires. Il ajuste l’intensité de l’activité en fonction de la progression plus ou moins rapide selon les individus.
Si on désire s’entraîner seul ou avec un partenaire, on peut utiliser un indice de perception de l’effort. Il suffit de se donner un chiffre entre 1 et 10, 1 étant le minimum et 10 le maximum. L’objectif est de ne pas dépasser 6 au début du programme et de monter progressivement.
Quelques conseils à suivre pour votre entraînement
Une activité en groupe permet de renforcer la motivation et rend souvent l’activité plus plaisante.
Un éducateur sportif peut s’avérer être un bon guide. Pour le choix de l’activité physique, pour une évaluation des progrès et pour sécuriser la pratique, celui-ci connaît le chemin à suivre pour intégrer l’activité physique dans le quotidien.
Les clubs sportifs ont une gamme de choix très large, ils peuvent permettre l’essai de plusieurs activités différentes avant de déterminer le sport à choisir. S’impliquer bénévolement dans l’association permet également de rester actif tout en étant utile à la vie du club.
Références / Sources :
- Société Française de Nutrition (SFN),
- Programme National Nutrition Santé (PNNS),
- Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM),
- Plan National de Prévention par les Activités Physiques ou Sportives (PNAPS),
- Institut National de la Recherche Agronomique (INRA),
- Réseau national alimentation cancer recherche.
Rédaction :
Le contenu de ce dossier a été élaboré par l’IMAPS :
- Thierry Fauchard, directeur des programmes, IMAPS
Avec l’aide de : - Frédéric Le Cren, conseiller technique national · Fédération Française Sports pour tous
- Julien Grignon, chargé de mission sport santé · Fédération Française Sports pour tous
- Martine Duclos, physiologiste du sport et endocrinologue, CHU G. Montpied / Clermont-Ferrand